Catacombes


Aujourd'hui, une première, j'ai acheté un manga. D'habitude, en les feuilletant, je trouve de nombreuses raisons de ne pas les acheter, surtout les manga d'horreur, qui me semblent souvent être des Spawn (ou autre comics des années '90) à la japonaise. Je l'avoue, je suis plein de préjugés à l'égard des mangas. En général, je les déteste.

Ainsi, j'ai acheté Catacombes, de Vald. Un manga écrit et dessiné par un français. Il raconte l'histoire d'Anahë, une gothique de 23 ans qui, après avoir assisté a un concert du groupe black métal Katacombes, devient amie avec les musiciens. Ces derniers l'invitent à visiter les Catacombes de Paris avec eux, et l'horreur s'ensuit. En gros, l'histoire me fait penser au comic Gloom Cookie, de Slave Labor Graphics, avec moins de contes de fées, moins de cute, autant de moments goths clichés et de l'horreur autrement plus extrême. Quelques scènes de nu aussi. Même si le manga se lit dans le sens de lecture japonais, de la fin vers le début, ce n'est pas trop éloigné de la lecture de bande dessinée européenne ou américaine. En mon sens, c'est une qualité.

Mais ce que j'ai le plus aimé de ce manga (à l'exception des dessins, du goth kitsh et des références au black métal, entre autres le chandail de Ulver d'un des personnages), ce sont les catacombes. Ça a été l'un des points fort de ma première visite à Paris et la lecture du manga m'a fait retrouver des souvenirs enfouis dans les abîmes de ma mémoire. Pour vous, j'ai fouillé dans un vieil album photo... La qualité n'est pas géniale, mais vous ne trouverez ces photos nulle part ailleurs ! En plus, elles sont dans leur milieu naturel.



Cette visite m'avait aussi inspiré une nouvelle, qui dort encore dans le fond d'un de mes tiroirs virtuels. Le texte raconte l'histoire des Catacombes de Paris du point de vue d'un crâne. C'est plutôt didactique en fait, et c'est clairement, pour faire référence à un billet précédent, une histoire de milieu. Pour l'instant, voici un court extrait de ... La danse des os.

Ma chair décomposée se mêle à la terre du cimetière des Innocents. Mes os, de plus en plus dénudés, s’entrechoquent avec ceux de mes compagnons de sépulture. Nous sommes plusieurs milliers de corps ensevelis pêle-mêle sous ce qui a été un lieu très prisé par les marchands et les promeneurs. Les pelles et les pics des travailleurs nous mélangent et nous remuent. Nous sommes des centaines à effectuer cette danse macabre animée par le travail des vivants. Nos effluves attaquent violemment leurs narines, leurs bouches et leurs gorges. Par temps chaud, tous les habitants de la périphérie du cimetière souffrent notre infection, notre putréfaction. La terre humide du sol consacré est tournée et retournée et les hommes la délestent des corps qu’ils y avaient été déposés afin qu’ils reposent en paix.

1 commentaire:

  1. Où peut-on lire la suite de cette nouvelle ? Me répondre sur gilles.thomas@paris.fr

    Merci !

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